En ce samedi venteux, six équipages du Nivolas Cyclo s'en vont dans la campagne du NordIsère pour une petite épopée cycliste...
En ce samedi du 17 février de l’an 2024, nous étions 6 équipages à caracoler sur les chemins du pays de Nord Isère. Il ne faisait guère beau et chaud puisque, la campagne dans la grisaille était battue par des vents froids plutôt désagréables. Mais que voulez-vous, nous ne pouvions pas rater cette balade qui débutait par de petites ascensions dans les Terres Froides et terminait par un long cheminement dans les Basses Terres de la contrée Dauphinoise.
Je suis certain que vous mourrez d’envie de découvrir ces fameux équipages venus de divers lieux plus ou moins proches du point de départ. Alors qui étaient-ils ?
- Roubaix et son légendaire Chevalier Christophe de Quinsonnas
- Tarmac et Sir Bernard de Vermelle
- Cannondale l’électrique et le Baron Jean Louis du pays à l’Accent Chantant
- Trek Madone et son Terrible Chevalier Antoine du Pays des Couleurs
- Cycles Cattin et le Chevalier Didier, venu de la lointaine Contrée de la Plaine Picarde
- Et moi-même, Pégase, fidèle Coursier Merveilleusement Titanesque (CMT) avec mon Chevalier Michel de Teveste, tous deux Conteurs de contes déjantés.
Les six équipages s’en vont donc en direction de la Combe des Eparres puis Tramolé. Le rythme est tranquille laissant la priorité aux discussions. Evidemment Trek Madone s’emballe dans les montées immédiatement poursuivi par Cycles Cattin, très à l’aise pour une monture de plaine, et Tarmac davantage habitué aux vives accélérations. Le reste du peloton reste tranquille : « Mais pas si vite ! »
En bas du village de Sainte Anne sur Gervonde, (la commune se dénommait avant 1865, Sainte-Anne-d'Estrablin ce qui a influencé son gentilé, ses habitants se dénommant les Trablinots), nous tournons à droite pour monter en haut ! Puis nous tournons à gauche pour aller sur Culin par une succession de petites routes montantes voire très montantes. Arrivés enfin à Culin, village rural habités par les Culinois, nous entamons la descente en direction du lieu dit « Le Moule » de Saint Agnin sur Bion. Ici, c’est à gauche puis à droite pour remonter sur Crachier, village aussi rural habités par les Crachiérois. où nous effectuons une petite pause picotin. Nous sommes, géographiquement, sur un plateau aux sols argileux battu par les vents d’où son appellation les Terres Froides. Il y fait donc pas très chaud et le vent s’obstine à nous contrarier. Sauf que nous ne sommes pas du genre à nous laissez faire et puis, pas d’autres choix qu’avancer vers Artas (dont le nom dériverait du gaulois Artos désignant également l'ours, animal reconnu pour sa force et son prestige, très apprécié avant l'implantation du christianisme, se présente comme un village à caractère rural et revendique le titre de « berceau de la fête des mères », en France, celle-ci y a été organisée pour la première fois en 1906 à l'initiative du maire !).
Au bout de la grande rue du village, nous prenons la route de Roche qui s’élève petit à petit vers le hameau du Bois de Roche. C’est la dernière difficulté montante du parcours prévu. L’informatique embarquée indique un dénivelé positif de plus de 650 mètres pour une bonne trentaine de kilomètres. Le reste du chemin sera alors plus plat ! En bas du Bois de Roche, au croisement de la route de Four et celle de Roche, montures et cyclos s’arrêtent. C’est ici que se séparent les adeptes du long et ceux du court. Roubaix et Cannondale s’éloignent vers Four. Trek Madone, Tarmac, Cattin et Pégase le CMT poursuivent leur quête kilométrique en direction de Roche, Bonnefamille et Saint Quentin Favallier. Maintenant, ça va galoper !
La route entre Roche et Bonnefamille est sympathique, un joli coin de campagne. Plane, elle permet « d’envoyer gros » ce qui plaît fortement à Trek Madone poursuivi par les trois autres compères. A cet endroit, on peut s’interroger sur le « Bonnefamille ». Pourquoi ce nom ? Selon André Planck, auteur d'un livre sur la toponymie des communes de l'Isère, le village se dénommait Menuefamile (ou Menufamille) jusqu'en 1825, année où le village prit le nom de Bonnefamille. Au Moyen Âge un château en bois se situait à l'emplacement de l'église (ancienne motte castrale) et dans lequel vivaient le seigneur des lieux, sa famille et ses gens. Cette petite communauté se dénommait « Familia ». À la suite d'une attaque des sarrasins en 936, celle-ci fut décimée et se trouva réduite, d'où le nom de « Minuta familia » (du latin « minutus » signifiant réduit) donné au lieu et qui donné au fil du temps le terme Menufamille.
Après cet aparté historique, reprenons le cours de la course. Maintenant, nous circulons rapidement sur la route des Sétives puis celle de la Fully pour atteindre Saint Quentin Fallavier. Mais à partir de maintenant, plus d’aparté historique, je ne peux pas galoper comme un dératé derrière Trek Madone (ou devant) et jouer au guide touristique tout essoufflé. Parler ou pédaler, faut choisir. De plus, ici, présentement, nous évoluons dans une zone logistique très fréquentée par les automobiles et autres poids lourds. Il convient donc d’être extrêmement prudent. Et la ligne droite est longue. Cinq kilomètres ponctués par des ronds points bien larges qui permettent de conserver de la vitesse. Nous avons le vent dans les naseaux, faut appuyer. Un automobiliste, affalé dans une vieille BMW, double et accélère vivement provoquant un nuage de fumée noire et malodorant dont il est, peut-être, très fier. Veut-il démontrer qu’il un vrai mec, un dur, qui en a sous sa pédale d’accélérateur ? Mais nous aussi en avons sous nos pédales. Sans fumée, derrière ça suit avec force et honneur jusqu’à la bifurcation pour Frontonas. Trek Madone et Tarmac reprennent la direction des opérations. Je traînaille derrière, pas trop loin, parce que je conduis le peloton vers sa destination finale. Alors, je crie « à droite, à gauche » en faisant attention à ne pas inverser ma gauche de ma droite parce qu’il m’arrive de penser droite et d’annoncer gauche ! Problème de connectique ! Et hop, après quelques efforts de pédalage, nous évoluons dans la plaine sur les bords de la Bourbre. Cette plaine était, autrefois, un vaste marais encadré par de petits reliefs aujourd’hui urbanisés. Dans les années 1970, certains avaient même imaginés un immense lac touristique valorisant ainsi l’agglomération lyonnaise toute proche. Eh oui, encore un aparté, je galope plus lentement !
Nous sommes dans les derniers kilomètres. La traversée de Bourgoin-Jallieu via les quais de la Bourbre, de Pré Béni et des Belges (ne me demandez pas pourquoi « quai des Belges ») est rapide. Celle de Ruy aussi. Nous passons à Boussieu devant l’emplacement de l’usine-pensionnat* aujourd’hui disparue. Et c’est enfin la ligne d’arrivée à Nivolas-Vermelle !
Cycles Cattin et son chevalier Didier s’en sont retournés pour Saint Agnin ! Quant à Roubaix et Cannondale, ils sont déjà en leur demeure.
Merci à mes fidèles compagnons de route et à leur valeureux chevalier !
Sortie de 73,45 km, 708 m de D+
* https://www.nivolas-vermelle.fr/vivre-a-nivolas-vermelle/histoire-et-patrimoine/159-lusine-pensionnat-de-boussieu.html